La filière Ed-Tech représente 1 milliard de chiffre d'affaire, et plus de 8 000 emplois.
À ce titre elle est un vecteur de transformation de la société, en contribuant à l'innovation de l'éducation dans les systèmes scolaires et les entreprises. Yannig Raffenel, Co-président d'Ed-Tech France est investi dans la digitalisation de l'apprentissage revient sur les enjeux du digital dans la formation. Il fait le point au micro de Jérôme Joinet, pour Demain TV.
"Aujourd'hui la révolution du digital dans l'éducation est plus qu'amorcé !"
Yannig Raffenel, co-président EdTech France
Kwark Education : La formation doit-elle forcément intégrer le digital dans sa politique ?
Yannig Raffenel : Aujourd'hui, les acteurs de la pédagogie et de la formation ne se posent même plus cette question. Ils ont compris que cette nouvelle ère était en marche et que digitaliser devenait essentiel pour les entreprises comme les écoles. Nous ne sommes plus dans le choix entre le digital ou l'humain ; le présentiel ou le distanciel ; le synchrone ou l'asynchrone.
Le monde de la pédagogie est maintenant arrivé vers ce que l'on appelle la formation "co-modale" ou encore la formation hybride c'est-à-dire un système de formation où coexisterait de manière conjointe le présentiel et le distanciel. On ne parlera plus de ses formations en tant qu'opposées mais bien en tant qu'alliées.
Kwark Education : Toutes les innovations sont-elles bonnes à prendre ?
Yannig Raffenel : Le vrai problème c'est, qu'aujourd'hui en France, il y a plus de 600 entreprises qui sont dans le domaine de l'innovation et de la Edtech. Elles sont toutes très utiles dans leur domaine tant pour leur différence que pour leur invention et leur originalité. Ce sont toutes ces petites et grandes entreprises qui contribuent aux évolutions d'aujourd'hui. Néanmoins, bien qu'elles soient toutes exceptionnelles, elles doivent apprendre à travailler les unes avec les autres.
C'est ce qu'on appelle un véritable travail d'équipe, il faut apprendre à travailler ensemble pour améliorer la formation dans notre pays. Un travail de communication va être de rigueur afin de pouvoir participer aux changements que subit la formation.
Kwark Education : La France est-elle en avance sur ses voisins en matière d'innovations digitales ?
Yannig Raffenel : Nous avons toujours le sentiment que la France, et plus largement l'Europe, sont "en retard" vis-à-vis de leurs voisins américains. Néanmoins, il faut bien prendre en compte que ces deux continents ont une culture et vivent dans des environnements différents. Ils ne sont pas touchés par les mêmes problématiques au même moment.
Par ailleurs, il faut dissocier la culture anglo-saxonne de la culture francophone. En partant de ce principe, nos visions, vis-à-vis notamment de l'éducation et de la formation, divergent.
Pour les anglais, le présentiel coûte très cher et est descendant. Ils ont donc fortement développé le distanciel pour réduire les coûts. Ce sont eux qui ont mis en place la plupart des LMS que l'on retrouve aujourd'hui ainsi que les différents catalogues et les différentes ressources pour que l'apprenant se forme par lui-même.
Pour les français, le distanciel a permis de développer l'innovation pédagogique, l'ingénierie pédagogique et l'ingénierie de formation qui se trouvent être des spécificités francophones pour lesquelles les entreprises présentent dans le secteur de la formation et de l'innovation se donnent les moyens. Ce sont ces entreprises qui souhaitent améliorer et intéresser les apprenants.
Kwark Education : La digitalisation de l'enseignement est-elle un enjeu pour l'industrie française ?
Yannig Raffenel : Bien sûr ! La digitalisation de l'enseignement est un enjeu majeur pour l'industrie française et à plusieurs niveaux. Rappelons que la filière compte plus de 8000 emplois et plus d'1 milliard de chiffre d'affaire en France.
La formation est au cœur de la transformation de la société. C'est sur cette filière Edtech que s'appuie toutes les entreprises qui demandent qu'on accompagne leur collaborateurs dans le développement des compétences digitales, très vite obsolètes. cet accompagnement passera forcément par l'usage du digital.
La EdTech : ce qu'il faut retenir !
Aujourd'hui, dans le domaine du digital deux tendances sont à suivre. L'une se caractérise par l'arrivée de la mise en œuvre opérationnelle des sciences cognitives : le "apprendre à apprendre". Ces sciences sont à inclure dans les outils que l'on introduit pour renforcer la mémoire. Les scientifiques s'intéressent aux fonctionnements cognitives de chacun des individus. L'autre est présente autour de ce qu'on appelle la XR ou encore réalité virtuelle. Les acteurs de la pédagogie offrent un entrainement immersif en mobilisant les émotions des individus. Ce domaine va vraiment gagner en popularité dans les années à venir.
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