Formation & RH : Le métavers ouvre un champ infini de cas d’usages

28/11/2023
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Metavers
Image du hall d'accueil de l'outils MetaKwark.
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Historiquement le mot métavers a été inventé en 1992 dans un roman de sciences-fiction. C’est aussi la contraction de « meta », au-delà en grec et « universe » en anglais. Donc « metaverse » signifie l’univers qui regroupe tous les univers virtuels. Il n’est plus possible aujourd’hui de passer à côté de cet outil. Les sommes investies sont colossales : Meta par exemple, a investi 10 milliards d’euros aux États-Unis pour favoriser 10 universités parce qu’ils sont convaincus que le métavers se développera via la formation et les alumnis.

Microsoft aussi, et de façon majeure avec pour objectif d’intégrer le métavers, qu’ils appellent « leur bureau virtuel » dans leur portail Sharepoint. C’est une stratégie qui vise à favoriser la collaboration. Quels sont les usages de cette technologie en matière de formation dans les entreprises ? Les réponses de Sophie Torre, Directrice du développement chez Kwark Education, et Clément Merville, Président de Manzalab.

Le métavers, une technologie de pointe au service de l’humain…

 « Pour expliquer le métavers, je me concentre sur sa promesse essentielle : se retrouver ensemble alors que nous sommes à distance.  C’est tout le contraire de la visioconférence où nous sommes seuls devant notre écran. Mon cerveau n’intègre pas le sentiment de présence virtuelle. Or, c’est bel et bien le cas avec le métavers » explique Clément Merville.  Cette présence virtuelle est d’ailleurs l’un des sujets majeurs des sciences cognitives : recréer un sentiment de présence dans un environnement virtuel.

Elle repose d’ailleurs sur 3 grands piliers :

D’abord le sentiment de présence de soi, le fait de ressentir son incarnation dans cet environnement par le biais de notre avatar.  Les études ont démontré que plus il nous est ressemblant, plus facilement et plus rapidement nous nous y incarnerons.

Ensuite, le sentiment de présence spatiale : il faut essayer de créer l’univers le plus réaliste possible pour éviter toute barrière inutile entre le cerveau et la simulation.

Enfin, le sentiment de co-présence virtuelle est essentiel. Lorsque nous croisons d’autres avatars, nous avons conscience que ce sont bien d’autres personnes. Notre cerveau est trompé et c’est capital. La technologie de pointe est au service de l’humain, lui-même au cœur des usages.

La sérendipité est aussi un atout important du métavers : la rencontre fortuite y est possible, comme nous le ferions dans la vie réelle par exemple, lorsque nous croisons par hasard un collaborateur dans les couloirs. Cela signifie que le métavers permet aussi d’ajouter de l’informel à la pédagogie. Les apprenants peuvent donc échanger en dehors de leurs sessions de formations, comme ils le feraient sur un campus réel.

Quelques chiffres sur le marché des métavers : aujourd’hui 60% des Français pensent que le métavers ne sert qu’à se divertir. 75% ont des craintes vis-à-vis du métavers qui se justifient en partie par la communication de Meta, qui a pour objectif de collecter et conserver les données de ses utilisateurs à des fins commerciales. Seulement 19% des personnes interrogées sont prêtes à dépenser dans un monde virtuel pour en faire autre chose que du divertissement. Il y a donc encore du chemin à parcourir et c’est bien normal car cette technologie est totalement nouvelle. Elle deviendra un outil indispensable de travail, de collaboration et de formation.

…Et de l’entreprise à travers ses nombreux cas d’usages

« C’est notre métier : recréer la présence des autres dans un univers virtuel à visée pédagogique et retrouver toute la spontanéité qu’il peut y avoir dans nos échanges réels. C’est d’ailleurs en ce sens que nous avons développé le MetaKwark, le premier métavers éducatif français, en partenariat avec Manzalab. » ajoute Sophie Torre. Le MetaKwark est un campus virtuel idéal pour les entreprises et les écoles qui souhaitent y organiser des séquences de formation, d’onboarding, du recrutement, des journées portes ouvertes et bien d’autres usages… « TF1 nous a d’ailleurs confié avoir réalisé des entretiens dans le métavers, et ne souhaite pas revenir en arrière en repassant à la visioconférence. Une expérience plus agréable sans aucun biais de recrutement puisque l’on se crée l’avatar que l’on souhaite. » précise Clément Merville.

Sopra Steria, entreprise de services numériques d’une quarantaine de milliers de collaborateurs, a également réalisé tous ses onboardings dans le métavers. Leurs sessions sont hebdomadaires, avec des promos d’une centaine de personnes, à qui ils font passer 2 jours complets dans le métavers. Ces journées se déroulent sous forme de jeu, en créant des équipes. Les collaborateurs doivent rechercher des informations sur l’organisation de l’entreprise et ses différentes branches ou encore sur ses différents cas clients. Le métavers répond à tous leurs besoins. Ils y forment ainsi leurs collaborateurs de manière ludique tout en leur démontrant l’aspect innovation de leur entreprise (découvrez l’interview complète de Sopra Steria). Une autre grande structure du conseil et de l’ingénierie s’intéresse de son côté aussi fortement à ce cas d’usage d’onboarding. Ils y réfléchissent d’ailleurs à très grande échelle, en prévoyant de le déployer auprès de 100 000 collaborateurs.

La formation et l’acculturation sont également des enjeux importants pour les entreprises. « Nous avons un client, grand acteur du travail temporaire, qui souhaite acculturer tous ses collaborateurs internes à la transformation digitale mais aussi utiliser le MetaKwark dans la formation de ses clients. C’est un outil qui permet de délivrer une image de marque très forte » poursuit Sophie Torre. L’atout pédagogique de ce type de séquence est de pouvoir démultiplier les ateliers, les informations descendantes de l’acculturation digitale en accompagnant un plus grand nombre de salariés. Les entreprises voient enfin dans le métavers un enjeu réel de notoriété et de visibilité.

Finalement, les usages du métavers restent encore en grande majorité à inventer. Le métavers est un outil au service de l’humain, c’est pourquoi les notions de sérendipité et de présence virtuelle y priment. L’enjeu réel ? Y recréer la spontanéité que nous avons dans la vie réelle pour favoriser l’apprentissage et une montée en compétences efficace. Le MetaKwark est un univers particulièrement adapté au secteur du recrutement et de la formation. Il est possible d’y accroître sa notoriété et sa visibilité mais aussi de fédérer, rassembler une communauté de marque. La fidélisation et l’optimisation de la relation client sont aussi un élément intéressant.  En bref, le métavers ouvre un champ des possibles qui est encore totalement à explorer.

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